Historiquede tous vos messages depuis le 20 Juillet 2006. Photo : Notre Padre, en 1964, le PĂšre Aubert Lucien. PL : Afin de gagner de la place sur notre site, tous les trimestres, nous rassemblons, via un "Copier-coller", tous vos messages et nous les mettons en format "pdf".
Sacha Guitry, de son nom complet Alexandre Georges-Pierre Guitry est un comĂ©dien, dramaturge, metteur en scĂšne de théùtre, rĂ©alisateur et scĂ©nariste de cinĂ©ma, nĂ© le 21 fĂ©vrier 1885 Ă Saint-PĂ©tersbourg Russie, mort le 24 juillet 1957 Ă Paris 72 ans. Auteur dramatique trĂšs prolifique, il a Ă©crit plus dâune centaine de piĂšces de théùtre et en a adaptĂ© lui-mĂȘme un grand nombre au cinĂ©ma. InterprĂšte de la quasi-totalitĂ© de ses films, il est lâauteur dâune Ćuvre, riche de trente-trois films, qui comprend notamment Le Roman dâun tricheur, DĂ©sirĂ©, Mon pĂšre avait raison, Quadrille, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, La Poison, Si Versailles mâĂ©tait contĂ©, Assassins et voleurs. Biographie Du théùtre au cinĂ©ma Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry 1860 - 1925, grand comĂ©dien de théùtre, trĂšs cĂ©lĂšbre Ă son Ă©poque, et de RenĂ©e Delmas dite de Pont-Jest[1], fille du journaliste RenĂ© de Pont-Jest. ĂlĂšve mĂ©diocre, Guitry se rĂ©vĂšle trĂšs tĂŽt brillant comĂ©dien et bien vite excellent auteur et metteur en scĂšne. Il Ă©crit lui-mĂȘme ses propres piĂšces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scĂšne et lâinterprĂ©tation. Nono 1905 remporte un vif succĂšs. LâĂ©chec de La Clef, en 1907, dĂ©courage un temps Sacha Guitry et câest le soutien indĂ©fectible de son grand aĂźnĂ© Octave Mirbeau qui lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une prĂ©face pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une piĂšce, Un sujet de roman, créée le 4 janvier 1924 par son pĂšre Lucien Guitry dans le rĂŽle du grand Ă©crivain. Sarah Bernhardt doit ĂȘtre aussi de la crĂ©ation, dans le rĂŽle dâAlice Regnault, mais la Divine meurt avant la premiĂšre. Il Ă©crit sur mesure pour sa deuxiĂšme Ă©pouse Yvonne Printemps plusieurs comĂ©dies musicales Ă trĂšs grand succĂšs Mozart, Lâamour masquĂ©... et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Homme dâesprit Ă lâhumour caustique, câest Sacha Guitry qui dĂ©couvre et lance Raimu dans Faisons un rĂȘve. Il fait les dĂ©lices du public mais sâattire Ă©galement la jalousie des critiques. Il est un peu lâopposĂ© du théùtre du Cartel des quatre créé notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin. Sacha Guitry utilise dĂ©jĂ au théùtre les techniques quâil utilisera plus tard au cinĂ©ma sâapproprier les rĂšgles, les codes dâun genre, les dĂ©tourner et les plier Ă son propre style. Avec le cinĂ©ma, les rapports sont dâabord trĂšs tendus. Il fait une premiĂšre tentative en 1915, en rĂ©alisant Ceux de chez nous, en rĂ©action Ă un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son pĂšre, Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir, entre autres. Il note leurs paroles et les rĂ©pĂšte durant les diffusions publiques, inventant en quelque sorte, et avant lâheure, la voix off. Portrait de Sacha Guitry dans son bureau de lâavenue ElisĂ©e-Reclus en 1942, par LĂ©on Gard coll. AndrĂ© Bernard Comme Jouvet, il reproche au cinĂ©ma de ne pas avoir la mĂȘme puissance que le théùtre et ne sây met quâen 1935, sous lâinfluence de sa jeune Ă©pouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinĂ©ma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il dĂ©cide de mettre en boĂźte certaines de ses piĂšces de théùtre. Dâabord Pasteur, Ă©crite par Sacha pour son pĂšre Lucien Guitry et interprĂ©tĂ©e par ce dernier, piĂšce qui donne libre cours Ă sa passion pour lâhistoire et les personnages historiques. Ćuvre prophĂ©tique car, dans une scĂšne, Louis Pasteur, jouĂ© par Sacha Guitry, dĂ©clare Ă ses confrĂšres Messieurs, je sais que je nâutilise pas le style conventionnel auquel vous ĂȘtes habituĂ©s. » Phrase lourde de sens qui semble destinĂ©e aux critiques qui le dĂ©nigrent depuis quâil fait du théùtre. La mĂȘme annĂ©e, il rĂ©alise Bonne chance ! et donne le premier rĂŽle fĂ©minin Ă Jacqueline Delubac. Le style de Guitry sây affirme un peu plus. En 1936, il tourne Ă partir de la piĂšce quâil a Ă©crite Le nouveau testament. Puis, toujours en 1936, il rĂ©alise Le roman dâun tricheur, pour beaucoup son chef-dâĆuvre. Dans ce film, presque sans dialogue, Ă lâexception de quelques scĂšnes, Guitry met en scĂšne lâunique roman quâil a Ă©crit, MĂ©moires dâun tricheur. Il est le narrateur du film, et dĂ©jĂ son goĂ»t pour les histoires contĂ©es apparaĂźt. Si lâhistoire peut sembler banale, elle est en fait un Ă©loge du cinĂ©ma, art de lâillusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, reconstitution dâĂ©vĂšnements ou biographie de personnages historiques, adaptations théùtrales. De 1935 Ă 1937, en trois ans, Guitry rĂ©alise dix films, dont au moins trois chefs-dâĆuvre[2]. Ă la fin des annĂ©es 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce dâavec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et Ă©pouse GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville qui est la seule de ses cinq Ă©pouses Ă porter le nom de Guitry. Ă propos des femmes, Guitry a dĂ©clarĂ© Les femmes, je suis contre... tout contre. » Son nom est proposĂ© pour lâAcadĂ©mie française mais Guitry refuse la condition quâon lui impose abandonner son activitĂ© de comĂ©dien. En 1939, il est Ă©lu Ă lâAcadĂ©mie Goncourt et rĂ©alise Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco. Guitry y traite du mariage blanc, thĂšme Ă©ternel. Mais le film est en prise presque directe avec lâactualitĂ© car lâhistoire part dâun dĂ©cret qui oblige les Ă©trangers Ă quitter la France. Le lendemain de la premiĂšre de son film, la guerre Ă©clate. Les annĂ©es noires La situation se complique pour le Parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale alors sous lâOccupation allemande. Pendant quatre ans, Ă lâĂ©cart de toute pensĂ©e politique, il continue sa vie dâhomme de théùtre et de cinĂ©ma, pensant ainsi assurer la prĂ©sence de lâesprit français face Ă lâoccupant allemand[3]. Il joue de son influence pour obtenir la libĂ©ration de personnalitĂ©s, notamment de lâĂ©crivain Tristan Bernard et de son Ă©pouse, et parvient Ă mettre en scĂšne Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, autour de la cĂ©lĂšbre fiancĂ©e de NapolĂ©on, film qui oppose la figure de lâEmpereur aux visĂ©es de lâimpĂ©rialisme allemand, et Donne-moi tes yeux, rĂ©flexion originale sur le regard masculin ». Son album 1429-1942 - De Jeanne dâArc Ă Philippe PĂ©tain, catalogue des gloires françaises, politiques et artistiques, tĂ©moigne, toutefois, dâun aveuglement politique assez permanent, au point de faire lâobjet dâun film de prĂ©sentation, projetĂ© en mai 1944. Le 23 aoĂ»t 1944, lors de la LibĂ©ration de Paris, quelques heures aprĂšs avoir parlĂ© au tĂ©lĂ©phone avec son amie Arletty, il est arrĂȘtĂ© par un groupe de rĂ©sistants, agissant de leur propre initiative, qui lui reprochent son attitude Ă lâĂ©gard de lâoccupant allemand. Il est incarcĂ©rĂ© 60 jours sans inculpation. Il est alors dĂ©noncĂ© dans la presse - sur des rumeurs infondĂ©es - par des Ă©crivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro dirigĂ© alors par Pierre Brisson, dont il sâĂ©tait fait un ennemi. Le juge dâinstruction, ne sachant que lui reprocher, fait paraĂźtre dans les journaux, Ă deux reprises, des annonces demandant quâon lui communique les accusations contre Guitry. Il nâobtient aucune rĂ©ponse probante et classe le dossier[5]. Guitry obtient, en 1947, un non-lieu tardif il dira plus tard quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ© un procĂšs. Ses dĂ©tracteurs oublient quâil sâest toujours opposĂ© Ă ce que ses piĂšces soient jouĂ©es en Allemagne. Il sâen souviendra et lorsquâil dĂ©clare Ă Pauline Carton, dans le gĂ©nĂ©rique de La Poison, que le dĂ©cor de la cellule a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă partir de ses souvenirs, on sent poindre lâamertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il dĂ©clare La LibĂ©ration ? Je peux dire que jâen ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Il publiera ses souvenirs sous forme de deux rĂ©cits Quatre ans dâoccupations un pluriel significatif pour la pĂ©riode de 1940 Ă aoĂ»t 1944 et 60 jours de prison pour les deux mois pĂ©nibles et humiliants qui suivirent. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand qui soutint plusieurs rĂ©gimes avec toujours comme seul but de servir la grandeur de la France. RĂ©habilitation Les annĂ©es 1930 ont Ă©tĂ© des annĂ©es de rĂȘves et les annĂ©es 1940 des annĂ©es noires ; les annĂ©es 1950 vont ĂȘtre une synthĂšse des deux dĂ©cennies Ă©coulĂ©es. Il rĂ©dige le scĂ©nario dâAdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© mais, malade, il en confie la rĂ©alisation Ă Fernandel, qui a dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© un film. Devant le rĂ©sultat, Guitry sâestime trahi et intente un procĂšs Ă Fernandel. ProcĂšs quâil perd. Ce film annonce la suite de lâĆuvre du cinĂ©aste. Le ton est plus mĂ©lancolique Le comĂ©dien, Deburau, Le TrĂ©sor de Cantenac, parfois caustique Je lâai Ă©tĂ© trois fois, La Poison, La Vie dâun honnĂȘte homme, mais toujours comique ToĂą, Aux deux colombes, Tu mâas sauvĂ© la vie. Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques Si Versailles mâĂ©tait contĂ©, NapolĂ©on, Si Paris nous Ă©tait contĂ©. Mots dâesprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il nâoublie pas son arrestation et rĂ©alise le trĂšs caustique Assassins et voleurs emmenĂ© par le duo Jean Poiret-Michel Serrault et dans lequel Darry Cowl fait ses dĂ©buts avec une scĂšne pratiquement improvisĂ©e mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film quâil rĂ©alise avec lâaide de lâacteur-producteur-rĂ©alisateur ClĂ©ment Duhour, car la maladie lâa beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinĂ©ma de Guitry oĂč lâon retrouve tout ce qui fait le sel de son Ćuvre jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, fidĂ©litĂ© avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scĂ©nario de La Vie Ă deux quâil rĂ©dige et oĂč il refond plusieurs de ses piĂšces ; câest ClĂ©ment Duhour qui le rĂ©alisera aprĂšs la mort du cinĂ©aste, avec une plĂ©iade de vedettes venues rendre hommage au maĂźtre. Sacha Guitry repose au cimetiĂšre de Montmartre, Ă Paris, avec son pĂšre Lucien Guitry, son frĂšre Jean, mort en 1920, et sa derniĂšre Ă©pouse Lana Marconi, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1990. Sacha Guitry incarnĂ© par Denis PodalydĂšs Ă la CinĂ©mathĂšque française le 15 dĂ©cembre 2007 Sacha Guitry et les acteurs Sacha Guitry tient le rĂŽle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois sâeffacer lorsque cela est nĂ©cessaire, comme dans le film Ă sketch Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de grands noms au gĂ©nĂ©rique Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. Lâhomme est un ami fidĂšle et Pauline Carton est de pratiquement tous ses films, Guitry lui inventant parfois des rĂŽles. Il confie le rĂŽle principal de La Poison et de La Vie dâun honnĂȘte homme Ă Michel Simon, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon nâaime pas mais quâil accepte de jouer par amitiĂ© pour Guitry alors mourant. Acteur mais Ă©galement metteur en scĂšne, il sait dĂ©tecter les nouveaux talents Louis de FunĂšs, Darry Cowl, Michel Serrault, Jacqueline Delubac pour ne citer que ceux-lĂ , sont lancĂ©s par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui lâa lancĂ©, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry Ă©crit sur mesure, pour Fernandel, le scĂ©nario dâAdhĂ©mar. Il sollicite souvent Gaby Morlay pour jouer des piĂšces de théùtre, et deux de ses films. Parmi les grands noms dĂ©jĂ citĂ©s, signalons Ă©galement Erich Von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, GĂ©rard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, MichĂšle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Ădith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne DantĂšs, Saturnin Fabre, Brigitte Bardot... Tout au long de son Ćuvre, Guitry se fait le chantre du comĂ©dien, de son pĂšre en particulier. Il rĂ©alise une biographie, Le comĂ©dien, et une adaptation théùtrale, Mon pĂšre avait raison. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles quâil signe. Du reste, certains de ses films semblent ĂȘtre conçus pour les acteurs Les Perles de la couronne, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, Le TrĂ©sor de Cantenac, ou encore sa trilogie historique. Sacha Guitry et la critique Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dĂšs son travail au théùtre. Guitry invente un style qui lui est propre, basĂ© sur des dialogues incisifs et percutants, souvent dĂ©clamĂ©s par lui. Câest son statut de comĂ©dien et dâauteur complet, son apparente facilitĂ© et le succĂšs constant quâil obtient pendant plus de vingt ans, qui le rendent insupportable aux yeux des critiques. Du reste, Guitry se venge tout au long de son Ćuvre et ne cesse de railler cette profession qui nâa jamais voulu faire lâeffort de le comprendre. On reproche Ă ses films de nâĂȘtre que du théùtre filmĂ© ». Mais Guitry, comme Marcel Pagnol, autre auteur dramatique de théùtre et de cinĂ©ma, impose son style, se construit un univers Ă part entiĂšre. Souvent, les critiques reprochent Ă Guitry de dĂ©voiler les artefacts du tournage. Le cinĂ©aste, en montrant son style, appose sa griffe et empĂȘche quiconque de le copier. Le summum est atteint avec Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires Ă la fin du film, Guitry mĂ©lange rĂ©alitĂ© et fiction en faisant croire Ă lâamant sĂ©rieux » dâElvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film. La rĂ©alitĂ© va plus vite que la fiction. Et le film se fait descendre par la critique, malgrĂ© des rĂ©actions positives. Parmi les critiques les plus virulentes, on retrouve rĂ©guliĂšrement lâaccusation de mĂ©galomanie, de prĂ©tention. Lorsque Guitry met en scĂšne Si Versailles mâĂ©tait contĂ©, film montrant le chĂąteau de Versailles de sa naissance Ă nos jours, on lui reproche dâĂȘtre passĂ© Ă cĂŽtĂ© de son sujet et dâavoir rĂ©alisĂ© une visite au musĂ©e GrĂ©vin. La critique dĂ©molit le film et oublie que Guitry est rĂ©alisateur avec toutes les responsabilitĂ©s que cela implique, mais Ă©galement scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Peu de cinĂ©astes assument autant de charges. PrĂ©cisons quâOrson Welles, qui a jouĂ© dans Si Versailles mâĂ©tait contĂ© et NapolĂ©on, considĂ©rait Guitry comme son maĂźtre. Du reste, il existe plusieurs points communs entre les deux artistes tous deux hommes de théùtre, de radio, fĂ©rus de littĂ©rature, ayant le mĂȘme sens de lâhumour. Une autre hypothĂšse peut ĂȘtre envisagĂ©e pour expliquer ses rapports tendus avec la critique la virtuositĂ© et lâĂ©vidente facilitĂ© avec laquelle le MaĂźtre se meut dans lâunivers filmique. Lorsquâil rĂ©alise Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, il place le gĂ©nĂ©rique en plein milieu du film et sâoffre le luxe de changer plusieurs interprĂštes avec une finesse rare. Du cinĂ©ma, Guitry a dĂ©clarĂ© Câest une lanterne magique. Lâironie et la grĂące ne devraient pas en ĂȘtre exclues. » Une autre anecdote rĂ©sume le personnage lors du tournage de NapolĂ©on film, 1955, un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer Ă Guitry que lâon voit une camĂ©ra dans le champ. Le cinĂ©aste lui rĂ©pond Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisĂ© des camĂ©ras pour rĂ©aliser ce film. »[6] DĂ©sinvolture, Ă©lĂ©gance, finesse et humour alliĂ©s Ă une solide maĂźtrise technique. Cela a de quoi attirer les mĂ©disances et les jalousies. Il est rĂ©habilitĂ© par la Nouvelle Vague[7] et François Truffaut[8] en particulier, qui voit en lui lâauteur complet, comme Charlie Chaplin. Un pseudo-misogyne, mariĂ© cinq fois MalgrĂ© sa posture de misogyne, Sacha Guitry a Ă©tĂ© mariĂ© cinq fois, et uniquement avec des actrices encore que les deux derniĂšres ne le soient devenues quâĂ son contact. On lui connaĂźt en outre de nombreuses liaisons avec des comĂ©diennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse Belle Ăpoque » Jane Avril, la comĂ©dienne Arletty, qui a refusĂ© de lâĂ©pouser Jâallais pas Ă©pouser Sacha Guitry, il sâĂ©tait Ă©pousĂ© lui-mĂȘme ! », citĂ© par Francis Huster, les actrices Simone Paris qui consacre un chapitre de ses mĂ©moires, Paris sur lâoreiller, au rĂ©cit dĂ©taillĂ© de leur romance, Mona Goya et Yvette Lebon, etc. Cinq Ă©pouses donc 1. Charlotte LysĂšs 1877 - 1956, quâil Ă©pouse le 14 aoĂ»t 1907 Ă Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte... Elle crĂ©e 19 piĂšces de son mari et reprend Nono en 1910. SĂ©parĂ© depuis avril 1917, le couple divorce le 17 juillet 1918. 2. Il Ă©pouse Yvonne Printemps 1894-1977 Ă Paris le 10 avril 1919, avec comme tĂ©moins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry avec qui il vient juste de se rĂ©concilier et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crĂ©e 34 piĂšces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprĂšte un de ses films, Un roman dâamour et dâaventures 1918. Yvonne Printemps ne sait pas ĂȘtre fidĂšle elle a des aventures avec Jacques-Henri Lartigue, Maurice Escande, Pierre Fresnay, dâautres... Le 15 juillet 1932, Yvonne Printemps quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay lequel de son cĂŽtĂ© quitte pour elle la comĂ©dienne Berthe Bovy, mais ne lâĂ©pouse jamais. Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcĂ© le 7 novembre 1934. 3. Il se marie avec la jeune Jacqueline Delubac 1907-1997, de 22 ans sa cadette, le 21 fĂ©vrier 1935 Ă Paris. Comme il a 50 ans, il annonce leur mariage en dĂ©clarant Jâai le double de son Ăąge, il est donc juste quâelle soit ma moitiĂ© », rajeunissant lĂ©gĂšrement et galamment la mariĂ©e et dĂšs lors, pour la beautĂ© du mot et lâexactitude des comptes, Jacqueline prĂ©tendra ĂȘtre nĂ©e en 1910 et non en 1907. Elle joue 23 piĂšces de son mari, dont 10 crĂ©ations et 13 reprises Ă Paris et en tournĂ©e, et interprĂšte 11 de ses films. SĂ©parĂ©s depuis le 15 dĂ©cembre 1938, les deux Ă©poux divorcent le 5 avril 1939. 4. Son mariage avec GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville 1914-1963 est cĂ©lĂ©brĂ© les 4 et 5 juillet 1939 Ă Fontenay-le-Fleury. GeneviĂšve crĂ©e 5 piĂšces de son mari Ă Paris, en reprend 4 autres Ă Paris ou en tournĂ©e et interprĂšte 5 de ses films. Le couple se sĂ©pare en avril 1944 et leur divorce est prononcĂ© le 25 juillet 1949. 5. Il Ă©pouse enfin Lana Marconi 1917-1990 le 25 novembre 1949 Ă Paris. Elle crĂ©e 7 piĂšces de son mari, en reprend 2 autres et interprĂšte 13 de ses films. Guitry a souvent Ă©voquĂ© sa prĂ©dilection pour les femmes La vie sans femme me paraĂźt impossible ; je nâai jamais Ă©tĂ© seul, la solitude câest ĂȘtre loin des femmes », mais il sâest acquis une rĂ©putation de misogyne que bien des rĂ©pliques de ses piĂšces semblent confirmer. Ses Ă©pouses, cependant, qui lui ont reprochĂ© bien des choses, ne lui ont jamais fait le reproche dâĂȘtre misogyne mais Ă©voquent au contraire son amour pour les femmes, sa sĂ©duction et sa finesse. Dans Faut-il Ă©pouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac Ă©crit Ă la femme il refuse la logique de lâesprit, pas celle du sexe ! Traduction il ne suffit pas que la femme dispose, il faut quâelle propose. Câest le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin Sacha, tu es un diable Ă©lectrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cĆur ! Les drĂŽles de coin ! ». GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville, dans Sacha Guitry mon mari, Ă©voque les causeries de Sacha sur lâamour et les femmes et avance une hypothĂšse Parler des femmes et de lâamour nâest-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cĆur ne joue aucun rĂŽle, mais seulement son aisance dans lâironie, son goĂ»t excessif du paradoxe ». Avec les salves de misogynie de quelques-unes de ses piĂšces, Guitry se venge sans doute, avec des mots, des infidĂ©litĂ©s, des maux, que certaines de ses compagnes ont pu lui faire subir, Yvonne Printemps notamment. Mais Dominique Desanti, dans la biographie quâelle lui a consacrĂ©e, remarque aussi, Ă propos de NâĂ©coutez pas Mesdames, piĂšce tissĂ©e de railleries contre les femmes Sous les rĂ©pliques spirituelles court lâangoisse de lâhomme vieillissant face Ă une femme trop jeune qui lui Ă©chappe... ce quâil trouve Ă la fois insupportable et naturel ». Guitry lui se justifie en disant Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui mâont plu ». Ce nâest dâailleurs pas tant avec les femmes quâil a un problĂšme, quâavec le mariage Le mariage, câest rĂ©soudre Ă deux les problĂšmes que lâon nâaurait pas eu tout seul ». La sĂ©duction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien Ă deux. Il Ă©crit cependant Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne lâavait eue... il faut se la prendre Ă soi-mĂȘme ». Si lâon peut citer bien des rĂ©pliques et des "bons ? mots" misogynes dans ses piĂšces et dans ses causeries, aucun tĂ©moignage ne donne dâexemple de propos semblables dans lâintimitĂ© et encore moins de gestes ou dâattitudes qui pourrait laisser penser que lâhomme Sacha Guitry ait Ă©tĂ© un misogyne. Selon Francis Huster, fin connaisseur de Sacha On dit souvent que Guitry est misogyne ; câest nâimporte quoi. Dans ses piĂšces, câest lâhomme qui trompe, pas la femme. Il Ă©tait fou des femmes. Elles nâont malheureusement jamais Ă©tĂ© folles de lui. Peut-ĂȘtre parce quâil nâa jamais su les entendre, mĂȘme sâil savait leur parler[9] ». Divers * Sacha est le diminutif russe dâAlexandre. Le tsar Alexandre III Ă©tait en effet son parrain. * Comme il lâexplique dans son discours de cent lignes, prononcĂ© lors du banquet du centenaire de Janson-de-Sailly, il fut expulsĂ© de 11 lycĂ©es diffĂ©rents. Il explique dans un de ses ouvrages que câĂ©tait en raison des dĂ©placements de son pĂšre quâil redoubla sa sixiĂšme 10 fois. En effet, Ă lâĂ©poque, on recommençait lâannĂ©e si lâon changeait dâĂ©tablissement, ce qui Ă©tait pĂ©riodiquement son cas. Il fĂȘta ses 18 ans en sixiĂšme et arrĂȘta lĂ ses brillantes Ă©tudes. * Durant lâhiver 1889, alors que Sacha a 4 ans, son pĂšre, Lucien Guitry, qui est en train de se sĂ©parer de son Ă©pouse, sort un moment avec Sacha pour chercher des gĂąteaux au coin de la rue, et de coin de rue en coin de rue car la pĂątisserie la meilleure est plus loin, il lâentraĂźne en fait jusquâen Russie, lieu de ses futures reprĂ©sentations. En Russie, Sacha joue enfant devant le Tsar et la famille impĂ©riale. Câest lĂ -bas quâil entend que son pĂšre va jouer tous les soirs pour travailler ». * MalgrĂ© le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalitĂ©s de la RĂ©sistance, Sacha Guitry est injustement soupçonnĂ© de collaboration Ă la LibĂ©ration, et incarcĂ©rĂ© pendant 60 jours dâoĂč son livre 60 jours de prison. Un non-lieu complet est prononcĂ©. Il nây avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui dĂ©clara par ailleurs La LibĂ©ration ? Je peux dire que jâen ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Pour la petite histoire, câest Alain Decaux qui Ă©vite le pillage de sa maison car il est Ă lâĂ©poque mobilisĂ© et, connaissant Guitry, il demande Ă surveiller sa maison. En souvenir de ce beau geste, Lana Guitry lui offre lâĂ©meraude que Sacha portait et qui trĂŽne dĂ©sormais sur la poignĂ©e de son Ă©pĂ©e dâacadĂ©micien. De son arrestation, il dit Ils mâemmenĂšrent menottĂ© Ă la mairie. Jâai cru quâon allait me marier de force ! » * Le divorce par consentement mutuel nâĂ©tant pas reconnu Ă une Ă©poque, des lettres dâinjures mutuelles Ă©taient exigĂ©es de la part des deux parties pour en obtenir le prononcĂ©. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, notamment celui soldant son mariage avec Yvonne Printemps, on reconnaĂźt nettement sa patte dâhumoriste dans les lettres fournies par les deux » parties. * Collectionneur avisĂ©, il possĂ©dait dans son hĂŽtel particulier du Champ de Mars, 18 avenue ĂlisĂ©e-Reclus une splendide collection dâĆuvres dâart peintures, sculptures, lettres autographes... dont il souhaitait faire, Ă sa mort, un musĂ©e. Malheureusement, les Ćuvres furent peu Ă peu dispersĂ©es Ă sa mort et son projet ne vit jamais le jour. MalgrĂ© les protestations de ses nombreux amis lâhĂŽtel fut dĂ©moli en 1963. * Ă lâoccasion de son jubilĂ© sa premiĂšre piĂšce ayant Ă©tĂ© jouĂ©e le 16 avril 1902 au Théùtre des Mathurins lâĂ©diteur Raoul Solar rĂ©alisa gracieusement en 1952 un ouvrage intitulĂ© simplement 18 avenue ElisĂ©e Reclus, commentĂ© par Sacha lui-mĂȘme. Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le catalogue de lâexposition de ses collections, exposition faite au bĂ©nĂ©fice des Ćuvres charitables de la SociĂ©tĂ© des auteurs et compositeurs dramatiques SACD. Ćuvre théùtrale * Le Page 1902, piĂšce en un acte, en vers ; * Le 1905 ; * Nono 1906, piĂšce en trois actes ; * Chez les Zoaques 1906 ; * La Clef 1907, qui connut un four ; * Petite Hollande 1908, prĂ©face dâOctave Mirbeau ; * Le Veilleur de nuit 1911 ; * La Prise de Berg-Op-Zoom 1912 ; * La PĂšlerine Ă©cossaise 1914 ; * Deux Couverts 1914 ; * Une paire de gifles ; * La Jalousie 1915 ; * Faisons un rĂȘve 1916 ; * Jean de La Fontaine 1916 ; * LâIllusionniste 1917 ; * Un soir quand on est seul 1917 ; * Deburau 1918 ; * Pasteur 1919 ; * Le Mari, la Femme et lâAmant 1919 ; * Mon pĂšre avait raison 1919 ; * BĂ©ranger 1920 ; * Je tâaime 1920 ; * Comment on Ă©crit lâhistoire 1920 ; * Le ComĂ©dien 1921 ; * Le Blanc et le Noir 1923 ; * LâAmour masquĂ© 1923, comĂ©die musicale, musique de AndrĂ© Messager ; * LâAccroche-cĆur ; * Un sujet de roman 1924, piĂšce inspirĂ©e par le couple dâOctave Mirbeau et Alice Regnault ; * Mozart 1925, comĂ©die musicale ; * DĂ©sirĂ© 1927 ; * Mariette ou Comment on Ă©crit lâhistoire 1928, comĂ©die musicale ; * Histoires de France 1929 ; * Franz Hals 1931 ; * Villa Ă vendre 1931 ; * Françoise 1932 ; * Les Desseins de la providence 1932 ; * ChĂąteaux en Espagne 1933 ; * Ă, mon bel inconnu 1933, comĂ©die musicale ; * Un tour au paradis 1933 ; * Florestan Ier, prince de Monaco 1933 ; * Le Nouveau Testament 1934 ; * Quand jouons-nous la comĂ©die ? 1935 ; * La Fin du monde 1935 ; * Le Mot de Cambronne 1936 ; * Quadrille 1937 ; * Dieu sauve le roi 1938 ; * Un monde fou 1938 ; * Youâre telling me 1939 ; * Florence 1939 ; remaniĂ© en 1949 sous le titre ToĂą * Une paire de Gilles 1939, en un acte ; * Une lettre bien tapĂ©e 1939, en un acte ; * Fausse Alerte 1939, en un acte ; * Le Bien-aimĂ© 1940 ; * Vive lâempereur 1941 ; * NâĂ©coutez pas, mesdames 1942 ; * Talleyrand 1947 ; * Aux deux colombes 1948 ; * ToĂą 1949, câest Florence remaniĂ©e ; * Tu mâas sauvĂ© la vie 1949 ; * Beaumarchais 1950, piĂšce qui nâa pas Ă©tĂ© jouĂ©e ; * Une folie 1951. Filmographie RĂ©alisateur Tous les films sauf exception en tant que scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Les mentions dâadaptation de ses propres piĂšces, et leurs dates de premiĂšre reprĂ©sentation, restent Ă relever. * 1914 Oscar rencontre Mademoiselle Mamageot - film de famille, inĂ©dit, de 3mn 50â - * 1915 Ceux de chez nous documentaire La premiĂšre version muette, durait 22 mn ; elle Ă©tait destinĂ©e Ă ĂȘtre projetĂ©e accompagnĂ©e dâune causerie de Guitry. La version sonorisĂ©e date de 1939. La version finale remaniĂ©e, en 1952, dure 44 mn et crĂ©dite FrĂ©dĂ©ric Rossif comme collaborateur. * 1922 Une petite main qui se place - court Ă©pilogue filmĂ© de la piĂšce homonyme - * 1934 DĂźner de gala aux ambassadeurs - Documentaire de 5 mn * 1935 Pasteur co-rĂ©alisation avec Fernand Rivers * 1935 Bonne chance ! * 1936 Le Nouveau Testament co-rĂ©alisateur Alexandre Ryder * 1936 Le Roman dâun tricheur * 1936 Mon pĂšre avait raison * 1936 Faisons un rĂȘve * 1937 Le Mot de Cambronne - moyen mĂ©trage * 1937 DĂ©sirĂ© * 1937 Les Perles de la Couronne co-rĂ©alisateur Christian Jaque * 1937 Quadrille * 1938 Remontons les Champs-ĂlysĂ©es collaboration technique Robert Bibal * 1939 Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires * 1941 Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, collaboration technique RenĂ© Le HĂ©naff * 1942 La Loi du 21 juin 1907 - court-mĂ©trage * 1944 De Jeanne dâArc Ă Philippe PĂ©tain, mise en film du livre homonyme, 58 mn * 1943 Donne-moi tes yeux * 1943 La Malibran * 1947 Le ComĂ©dien * 1948 Le Diable boiteux * 1949 Aux deux colombes * 1949 ToĂą * 1950 Tu mâas sauvĂ© la vie * 1950 Le TrĂ©sor de Cantenac * 1951 Deburau * 1951 La Poison * 1952 Je lâai Ă©tĂ© trois fois * 1953 La Vie dâun honnĂȘte homme narrateur * 1953 Si Versailles mâĂ©tait contĂ©... * 1955 NapolĂ©on * 1955 Si Paris nous Ă©tait contĂ©... * 1957 Assassins et voleurs nâapparaĂźt pas dans le film * 1957 Les trois font la paire Sacha Guitry apparaĂźt pour la derniĂšre fois, et seulement au gĂ©nĂ©rique ScĂ©nariste liste non exhaustive * Le Blanc et le Noir 1931, de Robert Florey et Marc AllĂ©gret ; * LâAccroche-cĆur 1938, de Pierre Caron ; * AdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© 1951, rĂ©alisĂ© par Fernandel - Sacha Guitry malade nâa pas pu superviser lâĆuvre selon ses souhaits scĂ©nariste et dialoguiste seulement ; Documents * 1935 Poste Parisien Premier spectacle de tĂ©lĂ©vision de Maurice Diamant-Berger - court mĂ©trage - * 1951 Le musĂ©e de Sacha Guitry de StĂ©phane Prince - court mĂ©trage - Ćuvre Ă©crite liste non exhaustive * 1910 La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, Dorbon aĂźnĂ©. Réédition Ăditions Bernard de Fallois, prĂ©vue janvier 2009 * 1930 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, Raoul Solar * 1931 La Maison de Loti, Paillart * 1935 MĂ©moires dâun tricheur, Gallimard NRF * 1947 Quatre ans dâoccupation, Ăditions de lâĂlan * 1947 Toutes rĂ©flexions faites, Ăditions de lâĂlan * 1949 60 jours de prison fac-similĂ© du manuscrit, illustrĂ© par des dessins de lâauteur, Ăditions de lâĂlan * 1979 Le petit carnet rouge et autres souvenirs inĂ©dits, Perrin Adaptations de son Ćuvre Liste non exhaustive * La Vie Ă deux 1958, de ClĂ©ment Duhour, adaptĂ© de cinq piĂšces de Sacha Guitry ; DĂ©sirĂ©, LâIllusionniste, Une paire de gifles, Le Blanc et le Noir et Françoise reliĂ©es entre elles par un scĂ©nario-prĂ©texte. On ne sait quelle fut la part exacte de Guitry dans lâĂ©criture des sĂ©quences de liaison probablement le fait de son secrĂ©taire StĂ©phane Prince, lequel se cacherait derriĂšre le mystĂ©rieux Jean Martin crĂ©ditĂ© par le gĂ©nĂ©rique comme coscĂ©nariste. Les affiches du film prĂ©sentent La Vie Ă deux comme le dernier film de Sacha Guitry... lequel mourut prĂšs dâun an avant le dĂ©but du tournage ; * Au voleur ! 1960, de Ralph Habib, dâaprĂšs un scĂ©nario original inĂ©dit, remaniĂ© et adaptĂ© par Jean-Bernard Luc ; * Beaumarchais lâinsolent 1995, dâĂdouard Molinaro, adaptĂ© de la piĂšce inĂ©dite Beaumarchais et du scĂ©nario inĂ©dit lui aussi Franklin et Beaumarchais ; * DĂ©sirĂ© 1996, de Bernard Murat, dâaprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Quadrille 1997, de ValĂ©rie Lemercier, dâaprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Le ComĂ©dien 1996, de Christian de Chalonge, dâaprĂšs la piĂšce et toutes proportions gardĂ©es le film Ă©ponymes ; * Un crime au paradis 2000, de Jean Becker, remake du film La Poison, avec Josiane Balasko, Jacques Villeret et AndrĂ© Dussolier. Lâaction a Ă©tĂ© librement transposĂ©e du dĂ©but des annĂ©es 50 Ă lâaube des annĂ©es 80. Autres participations Sacha Guitry apparait Ă©galement en tant quâacteur au gĂ©nĂ©rique de deux films muets, lâun de 1917 Un roman dâamour et dâaventures, dont il a Ă©galement Ă©crit le scĂ©nario et lâautre de 1922 Ă©pilogue filmĂ© de sa piĂšce Une petite main qui se place, mais encore, si lâon sâen rĂ©fĂšre Ă un article paru dans la presse tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980 et Ă la filmographie Ă©tablie par Claude Gauteur et AndrĂ© Bernard dans la réédition 1984 de lâouvrage Sacha Guitry, le CinĂ©ma et Moi, dans La HuitiĂšme Femme de Barbe-Bleue Blue Beardâs Eighth Wife 1938, dâErnst Lubitsch. Ces deux sources mentionnent Ă©galement la prĂ©sence de GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville aux cĂŽtĂ©s de son futur mari durant ce camĂ©o furtif. NĂ©anmoins, dans la copie de la version amĂ©ricaine sous-titrĂ©e, le couple nâapparaĂźt pas Ă lâimage. Citations * Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense dâeux, ils en diraient bien davantage ! * Je nâai quâune seule ambition ne pas plaire Ă tout le monde. Plaire Ă tout le monde câest plaire Ă nâimporte qui. * On peut faire semblant dâĂȘtre grave, on ne peut pas faire semblant dâavoir de lâesprit. * Ce qui ne me passionne pas mâennuie. * Etre riche ce nâest pas avoir de lâargent - câest en dĂ©penser. * Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont gĂ©nĂ©ralement des gens dont on nâa pas besoin. * On nâest pas infaillible parce quâon est sincĂšre. * A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est ?. * -Me donneriez-vous vingt-cinq ans ? - Si jâavais vingt-cinq ans, je les garderais pour moi. * On parle beaucoup trop aux enfants du passĂ© et pas assez de lâavenir - câest-Ă -dire trop des autres et pas assez dâeux-mĂȘmes. * Le jour oĂč lâon vous traitera de parvenu, tenez pour certain le fait que vous serez arrivĂ©. Notes et rĂ©fĂ©rences 1. â Pourquoi je suis nĂ© » [archive] 2. â a b Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 3. â Dominique Desanti Ă©voque une rĂ©ussite maintenue Ă travers lâhorreur de lâoccupation, comme si de prĂ©server les succĂšs et le luxe de Guitry Ă©tait nĂ©cessaire Ă la survie de la France ». Sacha Guitry. Grasset, 1982 4. â Plus que les goĂ»ts mĂȘme de Guitry, câest plutĂŽt comme une vaste dĂ©clinaison de gloires que ce film apparaĂźt, et lâassez naĂŻf rempart de leur protection. » Philippe Arnaud, Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 5. â Dominique Desanti. Sacha Guitry. Grasset, 1982 6. â Alain Keit. Le cinĂ©ma de Sacha Guitry. VĂ©ritĂ©s, mensonges, simulacres. Ăditions du CĂ©fal, 2002 7. â Cahiers du CinĂ©ma, N°173, dĂ©c. 1965, SpĂ©cial Guitry-Pagnol 8. â Sacha Guitry fut un vrai cinĂ©aste, plus douĂ© que Duvivier, GrĂ©millon et Feyder, plus drĂŽle et certainement moins solennel que RenĂ© Clair. Guitry est le frĂšre français de Lubitsch ». F. Truffaut, Les Films de ma vie. 1975 9. â Journal du Dimanche, Jeudi 10 janvier 2008
LapremiÚre chronique écrite par Paul Léautaud, sous le pseudo de Maurice Boissard, dans la NRF, fut un éloge de Guitry. Sacha. C'était dans les années 20.
PubliĂ© le 09/03/2008 Ă 1043 Pour l'Albigeois Bernard Hijosa, son ami depuis 1992, Lucien Gruss, mondialement connu, est un des meilleurs Ă©cuyers Ă l'heure actuelle ». L'artiste ne se prĂ©tend pas pour autant un grand maĂźtre. Il faut rester humble. Je ne me prends pas au sĂ©rieux, ce qui n'empĂȘche pas de faire les choses avec sĂ©rieux », modĂšre le cĂ©lĂšbre homme de cheval. DonnĂ© pour la premiĂšre fois, ce week-end, son nouveau spectacle Ă©questre Lucien Gruss et les quatre Ă©lĂ©ments» est pourtant unique. C'est le clou du 7e salon du cheval d'Albi », allĂšche Dominique du Trieu de Terdonck, l'organisateur, qui signe la mise en scĂšne avec Danie Aile. salon qui a une Ăąme » Avec cette crĂ©ation albigeoise, Lucien Gruss a eu Ă cĆur de montrer de jolis tableaux Ă©questres. C'est bien le moins dans la ville de Toulouse-Lautrec, qui adorait le cheval. » La prouesse n'est pas seulement artistique pour Lucien Gruss, qui revient de loin. En octobre 2007, lors du salon du cheval de Montpellier, il fut victime d'un grave accident. Le cheval a sautĂ© en l'air inopinĂ©ment. En retombant, je me suis ouvert le bassin. Il a fallu me mettre une plaque avec des vis. Je suis restĂ© deux mois allongĂ©, j'ai cru que j'allais passer ma vie dans une petite chaise », tĂ©moigne Lucien Gruss. Un mois et demi de rééducation plus tard et aprĂšs avoir perdu dix kilos ça, c'est bien ! », il a retrouvĂ© toutes ses facultĂ©s physiques et mentales. Hier, c'Ă©tait la premiĂšre fois qu'il revenait sur scĂšne. Lucien Gruss a encore rendez-vous le 17 mars avec son chirurgien. En attendant, il ne peut pas encore monter Ă cheval, mais peut se tenir au milieu d'eux, comme si c'Ă©tait une troupe de danseurs ». C'est un des premiers Ă avoir chuchotĂ© Ă l'oreille des chevaux. Il a une complicitĂ© extraordinaire avec eux. Ils lui obĂ©issent au doigt et Ă l'Ćil », s'Ă©merveille Bernard Hijosa, qui l'hĂ©berge Ă la RĂ©serve et lui a mĂȘme fait dĂ©couvrir sur un attelage le bois de Saint-Quintin. HĂ©ritier d'une grande famille du cirque qui s'est agrandie le 1er mars avec la naissance d'un petit Armand, son deuxiĂšme enfant, Lucien Gruss est content d'ĂȘtre de retour Ă Albi, oĂč il est dĂ©jĂ venu C'est un salon du cheval qui a une Ăąme, chaleureux, avec une vraie salle de spectacle. » Ă quelques heures de la premiĂšre reprĂ©sentation, Lucien Gruss n'en avouait pas moins une apprĂ©hension ». Il ne faut pas y voir une sĂ©quelle de l'accident, mais simplement le trac des grands professionnels C'est un nouveau spectacle, et avec les chevaux, on ne sait jamais ! » Le salon est ouvert de 10 heures Ă 19 heures ce dimanche. EntrĂ©e, adulte, 7 âŹ, enfant, 5âŹ. Spectacle ce dimanche Ă 17 heures. Adulte, 24 âŹ, enfant, 22âŹ. StĂ©phane, exposant OpportunitĂ© pour se faire connaĂźtre»
MacaulayCulkin et Brenda Song viennent d'annoncer qu'ils ont donnĂ© naissance Ă leur premier enfant et honnĂȘtement, je ne me suis jamais sentie aussi vieux. J'ai l'impression que c'Ă©tait hier que Maman J'ai RatĂ© l'Avion est sorti et a conquis le monde. Je me souviens avoir vu Macaulay Culkin partout avant qu'il ne se concentre sur ses
ï»żAccueil âąAjouter une dĂ©finition âąDictionnaire âąCODYCROSS âąContact âąAnagramme Le pĂšre, c'Ă©tait Lucien, le fils, c'Ă©tait Sacha â Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies.
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Guitry, aujourdâhui ce nom est associĂ© Ă Sacha, pourtant, avant mĂȘme sa naissance, il brilla aux frontons des plus grands théùtres portant Lucien, le pĂšre, l'acteur talentueux, au firmament. Lors de son enterrement AndrĂ© Antoine s'avancera devant la fosse, il ne prononcera qu'une phrase Au nom des comĂ©diens français je salue le plus grand de tous les comĂ©diens. » 1 Son mĂ©tier c'Ă©tait jouer, dans l'esprit de son fils l'empreinte en fut indĂ©lĂ©bile. MĂȘmes visages pleins modelĂ©s avec vigueur, le pĂšre et le fils se ressemblent jusqu'Ă la façon de se griser des bons mots, de dĂ©daigner avec superbe leurs dĂ©tracteurs et d'aimer passionnĂ©ment le théùtre. Sacha, de son vĂ©ritable prĂ©nom Alexandre â en hommage Ă son parrain le tsar Alexandre III mais on usera toujours du diminutif â est nĂ© un dimanche, un dimanche comme MĂ©lisande2, un dimanche enneigĂ© Ă Saint-Petersbourg le 21 fĂ©vrier 1885. Son pĂšre, se penchant sur son berceau, se serait Ă©criĂ© devant son Ă©pouse, RenĂ©e Delmas de Pont-Jest Pontry -contraction des deux noms â sur scĂšne abasourdie C'est un monstre » ajoutant contrit mais nous l'aimerons bien quand mĂȘme ! » 3 Lucien Guitry et Sacha Ă Saint-Petersbourg en 1888 Il fera mieux que de l'aimer quand mĂȘme il l'adoubera Sacha sera son fils au dĂ©triment de Jean son ainĂ© ; il mourra dans un accident d'automobile en 1920 aiguisant la culpabilitĂ© de Lucien. Lucien, Sacha et Jean Guitry place VendĂŽme photo DR Au Palais-Royal, le pĂšre de Lucien tenait une boutique de coutellerie dont la prospĂ©ritĂ© reposait sur une pĂąte Ă faire couper les rasoirs. Les soirs oĂč la salle de la ComĂ©die Française Ă©tait Ă moitiĂ© vide, un factotum distribuait des billets de faveur aux commerçants pour la reprĂ©sentation du soir. Cette scĂšne est merveilleusement racontĂ©e dans Le ComĂ©dien, film rĂ©alisĂ© par Sacha Guitry en 1948 . Louis Guitry conduisait donc rĂ©guliĂšrement ses enfants au Français n'hĂ©sitant Ă dĂ©guiser ses petits filles en garçonnets afin qu'elles soient admises au parterre alors interdit aux femmes car considĂ©rĂ© comme propice aux rencontres tarifĂ©es. Lucien confiera que son pĂšre tenait en mĂ©moire plus de cinquante comĂ©dies, tragĂ©dies ou vaudevilles. 4 La bonne, rapportait la tradition familiale, rĂ©curait, cirait, astiquait en rĂ©citant les imprĂ©cations de Camille ! 5 Lucien, Ă©lĂšve dissipĂ© et mĂ©diocre comme le sera son digne rejeton, dĂ©laissait les Ă©tudes au profit d'une salle de lecture oĂč il dĂ©vorait les auteurs de théùtre, engloutissant pĂȘle-mĂȘle MoliĂšre, Racine les frĂšres Corneille, Rotrou Shakespeare, Euripide ou Eschyle... Il sera dĂ©noncĂ© , Louis Guitry loin d'ĂȘtre offusquĂ© sera aux anges ! Il incitera son fils Ă aller frapper Ă la loge de Monrose 6 ; le comĂ©dien impressionnĂ© par la vivacitĂ© et la culture de Lucien ĂągĂ© de treize ans â il terminait toutes les tirades qu'il lui lançait â l'autorisa Ă suivre ses cours comme auditeur libre au Conservatoire. Il devra patienter encore deux ans avant d'intĂ©grer sa classe. En 1877, il obtint le second prix de comĂ©die et le second prix de tragĂ©die, Ămile Perrin 7le rĂ©clama au Français ; lĂ©galement il ne pouvait refuser mais il refusa d'obtempĂ©rer il entrera Ă la ComĂ©die-Française en 1902 pour commĂ©morer le centenaire d'Hugo en montant Les Burgraves avec Mounet-Sully, son frĂšre Paul Mounet et madame Segond-Weber puis repartira privilĂ©giant la proposition du Gymnase. Il sera condamnĂ© Ă payer dix mille francs en guise de dĂ©dommagement. DĂ©sormais sa carriĂšre se lira comme l'inventaire contrastĂ© d'un cabinet de curiositĂ©s il jouera Bataille, Dumas fils, Donnay, Courteline, Bernstein, Capus, Zola, MoliĂšre, Porto-Riche, Shakespeare crĂ©era le rĂŽle de Flambeau dans L'Aiglon de Rostand aux cĂŽtĂ©s de Sarah Bernhardt - Ă qui ses enfants apporteront une brassĂ©e de roses ou un bouquet de violettes tous les dimanches Nous savions que ce n'Ă©tait pas une reine, mais nous comprenions bien que c'Ă©tait une souveraine » 8 â celui de Chantecler laissĂ© vacant par la mort de Coquelin en 1909 en maugrĂ©ant sous la lourde armature de fer et de plumes ou encore Crainquebille d'Anatole France et Pasteur de l'autre Guitry. Sarah Bernhardt tĂ©moignera de la multiplicitĂ© de ce comĂ©dien- camĂ©lĂ©on Il a jouĂ© les grands rĂŽles tragiques et dramatiques avec un Ă©gal talent Ă celui de ses interprĂ©tations diverses du théùtre moderne ⊠son immense talent se double du charme inimitable de sa voix. » 9 Lucien Guitry dans Chanteclerc Collections Il foulera les scĂšnes des plus grands théùtres parisiens Le Gymnase, Le Vaudeville, La Renaissance - dont il prendra la direction - l'OdĂ©on, Ădouard VII, La Porte Saint-Martin appelĂ©e Ă©galement la sublime Porte et passera par la ComĂ©die-Française comme directeur de scĂšne. Lucien Guitry photo DR Collections Il quittait parfois Paris pour partir en tournĂ©e Ă travers le monde de l'Europe Ă l'AmĂ©rique du Sud ou assurer la programmation du Théùtre Michel Ă Saint Saint-PĂ©tersbourg pendant quelques saisons ; ces sĂ©jours lui permettront de se familiariser avec la rĂ©flexion de Stanislavski et d'en rapporter quelques bribes fructueuses en France. L'un de ses auteurs de prĂ©dilection y verra aussi le jour, son fils ! Un dimanche â encore un dans la vie du jeune Sacha â quelques mois aprĂšs la sĂ©paration de ses parents en 1889, Lucien prĂ©textant passer chez le pĂątissier choisir le gĂąteau dominical â Jean n'est pas conviĂ© car lui dit-on il n'a pas Ă©tĂ© sage â enlevait son cadet et lâentraĂźnait avec lui dans un pĂ©riple rocambolesque jusqu'en Russie. AimĂ© et choyĂ©, selon ses propres mots, Sacha arbora les costumes copiĂ©s Ă l'identique sur ceux portĂ©s par son pĂšre Hamlet Ă la bouille ronde ou Pierrot empĂȘtrĂ© dans ses manches trop amples invitĂ© Ă partager la scĂšne avec Lucien. Lucien et Sacha Guitry photo DR Si les souvenirs de cette Ă©poque s'estomperont, ceux liĂ©s au théùtres, baignĂ©s par la lumiĂšre des rampes, resteront vivaces, ils irrigueront toute sa vie. De retour en France, Sacha â comme Jean retrouvĂ© â passera d'institution en institution sans grand succĂšs. Lucien incitait ses fils Ă voler le cahier de classe et crevait de rire devant des annotations comme Les Guitry arrivent en dansant en cours. » Lecture Ă©difiante qu'ils partageait avec Alphonse Allais, Tristan Bernard, Alfred Capus et Jules Renard â ils sâappelaient fraternellement entre eux Les Mousquetaires â lors de leur dĂ©jeuner rituel du jeudi. Si leur mĂšre sâinquiĂ©tait pour leur avenir, sa mort prĂ©maturĂ©e les laissera orphelins Ă dix-huit et dix-sept ans. Libre d'agir Ă sa guise Sacha Ă©crivit, - Le Page en 1902 et Yves le fou en 1903 - plaça quelques caricatures et courut l'engagement notamment sous la fĂ©rule de son pĂšre qui ne le mĂ©nageait guĂšre il l'obligea Ă abandonner son nom pour prendre le pseudonyme de Lorcey luiallouant un cachet de 300 francs par mois . Le Page Manuscrit enregistrĂ© Ă l'inspection des théùtres des Beaux-Arts le 21 dĂ©cembre 1902 Lucien avait Ă©galement engagĂ© Ă la Renaissance une jeune comĂ©dienne piquante, Charlotte LysĂšs ; si elle refusait obstinĂ©ment les avances rĂ©pĂ©tĂ©es de son directeur- parfois surnommĂ© Divan le terrible â le coup de foudre fut immĂ©diat entre les deux jeunes gens. Une perruque oubliĂ©e dans un fiacre par Sacha, dĂ©jĂ affublĂ© de la toge de PĂąris pour la reprĂ©sentation Ă venir, et l'amende de cent francs infligĂ©e par un Lucien rendu plus inflexible par la dĂ©couverte de la liaison entre Sacha et Charlotte prĂ©cipitait la rupture entre le pĂšre et le fils. Charlotte LysĂšs, Madame Sacha Guitry photo DR in Fantasio Collections BHVP/ La version du pĂšre mĂšne parfois Ă une certaine pĂšre-version des sentiments, le temps Ă©tait certainement venu pour Guitry, le fils, de s'affranchir de la tutelle prodigue mais trop prĂ©gnante d'un pĂšre peu enclin Ă revenir sur ses prĂ©rogatives. Quand ils se retrouveront, aprĂšs treize longues annĂ©es, le fils sera devenu l'auteur le plus fĂȘtĂ© de Paris â Nono, Le KWTZ, Chez les Zoaques, Le Veilleur de nuit, La Prise de Berg-Op-Zoom, La Jalousie, Faisons un rĂȘve - le pĂšre sera toujours l'un des plus grands comĂ©diens français. En 1918, Yvonne Printemps avait succĂ©dĂ© Ă Charlotte LysĂšs dans la vie de Sacha, ils triomphaient dans Deburau au Vaudeville ; Lucien louait une baignoire, Sacha en lâapercevant senti son cĆur battre follement et fit un vĂ©ritable effort pour Ă©mettre un son Je me sentais jeune, jeune, bien mieux que jeune, tout enfant. Je ne me revoyais pas tel que j'Ă©tais en 1905, le soir oĂč dans sa loge, nous nous Ă©tions quittĂ©s â non, je me revoyais en Russie, Ă cinq ans, dans ses bras... » 10 Entre la matinĂ©e et la soirĂ©e Tristan Bernard lui remettait ce billet Ă©crit par Lucien Ta piĂšce est un chef-dâĆuvre, tu es admirable. Je t'attends demain Ă dĂ©jeuner. Viens seul ou avec elle. » Le lendemain Sacha se prĂ©sentait Ă l'heure dite chez son pĂšre qui, aussitĂŽt le repas terminĂ©, l'apostrophait Et maintenant tu sais ce qu'il te reste Ă faire ? » Il lui rĂ©pondit sans une hĂ©sitation Ăcrire une piĂšce pour toi. » Ce sera Pasteur 1919. Le mimĂ©tisme Ă©tait tel que la fille du savant le voyant entrer sur scĂšne s'Ă©cria Papa ! » a quoi Sacha rĂ©torqua impavide Non papa ! » Lucien Guitry dans Pasteur Caricature de Sacha Guitry L'annĂ©e suivante, ils joueront Mon pĂšre avait raison acte de contrition du fils Ă l'Ă©gard du pĂšre⊠avec Yvonne Ă La Porte Saint-Martin. Le jeune François Mauriac confiera dans son papier publiĂ© par La Revue hebdomadaire qu'il avait eu envie de crier comme le vieillard du parterre le jour oĂč MoliĂšre donna Les PrĂ©cieuses Ridicules Bravo, Sacha Guitry, voilĂ de la bonne comĂ©die ! » 11 Sacha et Lucien Guitry Mon pĂšre avait raison Acte III Théà atre de la Porte Saint-Martin Collections Les collaborations se succĂ©deront comme s'ils souhaitaient rattraper le temps perdu, volontĂ© accrue chez Lucien qui venait de perdre Jean â le fils mal aimĂ© dans toute l'acception du terme dont la mort brisait toute vellĂ©itĂ© de rapprochement â il ne cessait de rĂ©pĂ©ter Ă Sacha que la vie n'aurait aucun sens s'il ne l'avait pas retrouvĂ©. 12. En1920, Lucien endossait le petit rĂŽle de Talleyrand dans BĂ©ranger 13malgrĂ© les scrupules de son auteur de fils jugeant la maigreur du rĂŽle indigne de son pĂšre. lâannĂ©e suivante, Il crĂ©a Le ComĂ©dien et proclama son admiration pour sonfils dans unelettre publiĂ©e par Le Gaulois le jour de l'anniversaire de Sacha Ainsi le petit bonhomme blond or filĂ© que Maupassant et moi portions endormi dans nos bras Ă tour de rĂŽle sur la route qui mĂšne Ă Etretat, c'est celui qui a Ă©crit cette Ă©norme histoire, ce drame dĂ©chirant et comique Pasteur ; c'est celui dont, le fameux soir de la rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale, je n'ai pas pu dire le nom aux gens,bouleversĂ© et c'est cet enfant que je leur ai montrĂ© avec une si fiĂšre ! Ai-je entendu ce mot profĂ©rĂ© par des bouches et des voix amies Vous avez Ă©tĂ© fier de lui ! Ah quel petit mot. Et qu'il vient loin aprĂšs le sentiment que j'Ă©prouve. » Certains esprits chagrins verront dans cette dĂ©claration le moyen de faire de la publicitĂ© pour Le ComĂ©dien dont les dĂ©buts furent difficiles⊠Qu'importe ! Ces effusions confinant parfois Ă la fatuitĂ© Ă©taient pour les Guitry un moyen ordinaire de se dire je t'aime. Comment l'exprimer autrement quand le plus grand des comĂ©diens s'adressait au plus cĂ©lĂšbre des auteurs de théùtre ? Parfois Sacha Guitry semblait contraint par la prĂ©sence de Lucien - le pĂšre se dĂ©robait devant l'illustre comĂ©dien â presque vacillant devant cette matiĂšre vive qui attendait d'ĂȘtre façonnĂ© par lui comme elle l'avait Ă©tĂ© par le rire de MoliĂšre, la grandeur de Rostand ou l'humanitĂ© de France. Alors il essaya de s'Ă©loigner de ce théùtre dont lâapparente lĂ©gĂšretĂ© dĂ©nonçait en creux les cruautĂ©s inhĂ©rentes Ă toute passion, tentant une approche plus psychologique de ses personnages, Ă l'instar de Porto-Riche, mais le public rechigna Ă le suivre Le grand-Duc et Jacqueline d'aprĂšs une nouvelle d'Henri Duvernois montĂ©es en 1921 et 1922 feront un flop vite rattrapĂ© par Un Sujet de roman 1922. Cette piĂšce Ă©tait censĂ©e rĂ©unir une fois encore Lucien Guitry et Sarah Bernhardt mais le soir de la gĂ©nĂ©rale, le 18 dĂ©cembre, lâinoubliable comĂ©dienne fut prise d'un grave malaise ; elle ne jouera jamais la piĂšce et sera remplacĂ©e par Henriette Rodgers. Elle disparaĂźtra le 26 mars 1923 emportant avec ellela ferveur de quasiment tout un peuple Ă©plorĂ© Personnage fabuleux, lĂ©gendaire, incomparable actrice, absolument gĂ©niale... » 14 Un sujet de roman Lucien Guitry in Programme original Collections voir le programme original Encore quelques rĂŽles taillĂ©s sur mesure par Sacha dans Le Lion et la Poule 1923 ou On ne joue pas pour s'amuser 1925 â il s'amusera cependant Ă imiter le tragĂ©dien Mounet-Sully â puis la mort Ă©treindra le comĂ©dien le 1er juin 1925 aprĂšs qu'il ait murmurĂ© un dernier conseil Ă son fils Fais Mozart » 15. Au nom du pĂšre, Sacha s'exĂ©cutera, au nom du fils, ce fut un succĂšs ! Yvonne Printemps dans Mozart Musique de Reynaldo Hahn L'annĂ©e suivant la mort de Lucien, Sacha sâinstallera dans son hĂŽtel particulier parisien situĂ© avenue ElisĂ©e-Reclus â il expirera comme lui dans cet hĂŽtel le 24 juillet 1957 â entourĂ© de nombreux portraits de Lucien dont le merveilleux pastel de Vuillard le croquant, souverain, devant un rideau rouge. Si Sacha a souvent parlĂ© du talent de son pĂšre et de son esprit, il Ă©tait plus retenu lorsqu'il s'agissait d'Ă©voquer le pĂšre ne livrant que quelques fragments signifiants de leur rapport fusionnel. Sacha Guitry ne sera jamais pĂšre, il sera Ă©ternellement le fils de Lucien ; nous pouvons augurer que sa main encourageante n'aura jamais quittĂ© son Ă©paule. SĂ©verine Mabille 1 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, Sacha Guitry, Ed. Raoul Solar, 1953, 2 Je suis nĂ©e un dimanche, un dimanche Ă midi » PellĂ©as et MĂ©lisande, Acte III scĂšne I 1892 Maurice Maeterlinck 3 Sacha Guitry, Raymond Castans, Ed. De Fallois, Paris, 1993, 4 Lucien Gutry racontĂ© par son fils, 5 Ibid. 6 Antoine-Martial Louis Barizain dit Louis Monrose ou Monrose -fils du comĂ©dien comique Caude-louis-SĂ©raphin dit Monrose - est un comĂ©dien nĂ© vers 1809 Ă Turin et mort le 7 juillet 1883 Ă Paris. NommĂ© SociĂ©taire de la ComĂ©die Française en 1852 aprĂšs dix-neuf annĂ©es de service. 7 Administrateur de la ComĂ©die Française de 1871 Ă 1885 8 Si j'ai bonne mĂ©moire, Sacha Guitry, Plon, Paris, 1934 , 9 L'art du théùtre, Sarah Bernhardt, Ed. Sauret, Monaco, 1993, 10 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, 11 Sacha Guitry, 12 Le Théùtre et l'amour, Sacha Guitry 1885-1985, Henri Jadoux, Ed. Perrin, Paris, 1985, 13 Pierre-Jean BĂ©ranger 1780-1857 Ă©tait un cĂ©lĂšbre chansonnier. Chateaubriand Ă©crivit Ă son sujet Sous le simple titre de chansonnier, un homme est devenu un des plus grands poĂštes que la France ait produits. » 14 Propos extraits de la version sonorisĂ©e en 1939 du film documentaire Ceux de chez nous tournĂ© par Sacha Guitry en 1915 15 Mozart , livret de Sacha Guitry, musique de Reynaldo Hahn, créé le 1er dĂ©cembre 1925 au théùtre Ădouard VII
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le pÚre c était lucien le fils c était sacha